La gêne sonore relève de l'interprétation que fait le cerveau humain des stimuli acoustiques. Cette interprétation repose sur une combinaison complexe d'un grand nombre de facteurs :
Le décibel, noté dB, est l'unité utilisée pour exprimer un niveau sonore physique. Pour prendre en compte la variation de la sensibilité de l'oreille humaine avec la fréquence, on utilise le décibel pondéré A dont l'abréviation est dB(A). En effet, le système auditif humain est moins sensible aux basses et hautes fréquences.
Ainsi, pour un niveau sonore donné on peut distinguer par exemple des bruits potentiellement agréables et d'autres potentiellement désagréables :
Diminuer le niveau sonore de : |
C'est diviser l'énergie sonore par : |
C'est faire varier la sensation auditive : |
3 dB |
2 |
Légèrement : on fait la différence entre deux lieux où le niveau diffère de 3dB, mais il faut tendre l'oreille. |
5 dB |
3 |
Nettement : on constate une amélioration lorsque le bruit diminue de 5 dB. |
10 dB |
10 |
Très nettement : Comme si le bruit était deux fois plus faible. |
Source: https://www.bruitparif.fr/perception/
La psychoacoustique fondamentale caractérise le système auditif et construit des modèles pour aider à la modélisation des indicateurs psychoacoustiques (sonie, acuité, rugosité, force de fluctuation, tonalité). La psychoacoustique appliquée quant à elle utilise les indicateurs issus de la psychoacoustique fondamentale pour étudier et prédire la qualité sonore, la gêne et aider à la conception sonore de futurs appareils.
Ainsi, la métrique EPNL utilisée pour exprimer le niveau sonore mesuré lors de la certification des avions tient compte non seulement du niveau sonore mais aussi de la variation de la sensibilité de l’oreille avec la fréquence et de la présence ou pas de sifflements qui, s’il sont présents, augmentent la gêne ressentie.
A ce jour, nous savons que la variation de la gêne ressentie exprimée peut être expliquée par des facteurs acoustiques (niveaux sonores, fréquence, durée, stationnarité, tonalité, battements …) et des facteurs non acoustiques (sensibilité individuelle au bruit, facteurs personnels, sociaux, situationnel, …). [Ref 1]
Des projets français (CIGALE) et européen (ANIMA) mettent en relation des aéroports, des constructeurs, des universités et des centres de recherches afin d’améliorer la compréhension et d’établir des méthodologies pour mesurer la gêne ressentie.
[Ref 1] D. Sanchez, J. Naumann, N. Porter and A. Knowles, “Current issues in aviation noise management: A non-acoustic factors perspective”, Proceedings from ICSV 22, Florence, Italy, 12-16 July 2015.
Autres ressources documentaires sur le site du Centre d'information sur le Bruit
Quelques exemples de facteurs non acoustiques